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8 novembre 2008

Les enfants de la palestine

 

Les enfants de la palestine

C’est quelque chose dont nous devons être conscients et que nous devons prendre en compte. Aucune génération précédente n’a vécu dans des conditions aussi difficiles que celles qui affectent ceux de la génération en cours dans les Territoires. Il n’y a bien évidemment aucun endroit dans le monde occidental où des enfants vivent dans des conditions comparables. L’année dernière, un rapport de l’USAID, l’Agence Américaine pour le Développement International, a établi que environ un quart des enfants dans les Territoires souffrent de malnutrition, à titre récurrent ou passager. Une entité des Nations Unies a établi à la même époque que 62 % des Palestiniens n’étaient pas suffisamment nourris. Depuis cette date, la situation n’a fait qu’empirer.

Une situation similaire règne en matière de système de santé, où tout traitement médical, y compris les vaccinations et les soins d’urgence, devient un processus bureaucratique compliqué, ou tout simplement impossible parfois. Pour voir les conditions sanitaires dans lesquelles grandissent ces enfants dans l’arrière-cour d’Israël, il suffit d’accompagner dans leurs tournées les Médecins pour les Droits Humains (organisation médicale israéliennne travaillant dans les Territoires Occupés, ndt).

Ce n’est pas seulement de nourriture et de soins dont manquent ces enfants. De Jénine à Rafah, des centaines de milliers d’enfants souffrent de traumas psychologiques dont l’impact est difficile à apprécier. Ce sont des enfants qui, tout au long de ces trois dernières années, ont été exposés à la mort dans des proportions terrifiantes, à la destruction, aux tirs, aux tanks dans les rues, aux soldats envahissant leurs maisons au milieu de la nuit, aux arrestations, aux passages à tabac et à de multiples formes d’humiliation. Certains d’entre eux ont perdu leurs amis, parfois sous leurs yeux : 230 enfants Palestiniens de moins de 15 ans, et 208 enfants entre 15 et 18 ans, ont été tués depuis Septembre 2000. De nombreux autres sont devenus paralysés ou handicapés, et leurs amis exposés à des horreurs. On n’a pas besoin d’être psychologue pour comprendre que des enfants qui vivent avec une profonde anxiété pendant une si longue période souffriront de maladies mentales. Et, bien entendu, pratiquement aucun d’entre eux ne bénéficie d’une aide professionnelle.

Ces enfants grandissent sous un régime de privations qui est difficile à imaginer pour un parent ou un enfant Israélien. Ils n’ont jamais vu une plage, ne se sont jamais trouvés dans une pièce avec de l’air conditionné, n’ont jamais fait les fous dans une piscine, ne sont jamais montés dans un autobus, ne sont jamais allés en voyage nulle part - ils ne peuvent que rêver d’être à bord d’un train ou d’un avion. Nombreux parmi eux n’ont jamais eu la possibilité de sortir de leurs maisons pendant plusieurs mois d’affilée, ou de quitter leurs villages des années durant.

Jour et nuit dans le même village, sans centre communautaire, sans aire de jeux, sans livres, jouets ou jeux. Ils ne sont jamais allés dans un centre de loisirs, ils n’ont aucune idée de ce qu’est un ordinateur, ils ne sont jamais allés au cinéma, voir une pièce de théâtre, visiter un musée, écouter un concert ou pris part à des activités extérieures. Pendant des mois, ils n’ont même pas pu aller à l’école. Leur monde sociétal et culturel a été modelé selon des modes de vie soumis aux couvre-feux et aux bouclages imposés par Israël. Certains d’entre eux n’ont pas jamais vu leurs grands-parents, alors qu’ils vivent non loin de là ; d’autres n’ont jamais vu leur père ou frère(s) emprisonnés (dans certains cas les deux parents sont dans une prison israélienne), puisque les visites en prison sont devenues impossible. Egalement, de nombreux enfants ont été arrêtés et soumis à des peines sévères sans considération de leur âge, et partagent la cellule d’adultes.

Malgré tout, ce n’est pas seulement les conditions dans lesquelles vivent les enfants Palestiniens qui devraient causer des insomnies aux Israéliens. Parceque, en sus de leur détresse, dont lsraël est responsable pour la plus grande part, c’est une génération qui " n’a pas connu Joseph ". Leurs pères ont travaillé en Israël, parfois depuis leur plus jeune âge, ont travaillé leurs champs, construit leurs maisons, nettoyé leurs rues ou ont fait du commerce avec Israël. Depuis l’enfance, ils ont été en contact avec des Israéliens, et sont devenus familiers de leurs bons ou mauvais côtés et ont appris leur langue. De ce fait, l’attitude de cette génération vis-à-vis d’Israël est plus complexe : une large majorité de cette génération croit encore à la paix, et certains d’entre eux aspirent à imiter Israël dans certains domaines.

Par contraste, les enfants de la génération actuelle sont totalement coupés de nous. Leur contact avec Israël se fait à travers deux prismes : le soldat qui surgit violemment dans leurs maisons au milieu de la nuit, fait sauter une partie du mur du salon et humilie leurs parents ; ou le colon, qui les a dépouillés de leurs terres et qui parfois les maltraite aussi.

C’est une génération qui n’a jamais entendu parler d’Israéliens non-violents, d’Israéliens non armés. Les seuls Israéliens que ces enfants Palestiniens d’aujourd’hui - et adultes de demain - ont vu sont ceux qui les emprisonnent dans leurs maisons, leur tirent dessus, leur donnent des coups et les humilient. Ils n’ont pas besoin d’être stimulés par des camps d’été ou par la télévision palestinienne pour modeler l’idée qu’ils se sont font du monde. Tout ce qu’ils ont à faire, c’est jeter un oeil à ce qui se passe près de chez eux.

Quand ils auront grandi, ils emporteront ces images avec eux. Ils ne pourront oublier les horreurs auxquelles ils ont été exposés, non plus que ceux qu’ils tiendront pour responsables. Dès lors, sous nos yeux, une génération est en train de grandir, qui n’est pas seulement affamée, psychologiquement traumatisée, en mauvaise santé et non correctement éduquée - mais qui est avide de vengeance et est consumée par la haine. C’est un message qui devrait nous concerner tous, pas uniquement les parents de ces enfants perdus, mais nous tous au grand complet.

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